A Mayotte, la société est marquée par des coutumes africaines et malgaches très vivaces. Ainsi, la société mahoraise traditionnelle fonctionne sur les principes de la prééminence du groupe sur l'individu, de la matrilinéarité (filiation définie dans la lignée maternelle) et de la matrilocalité (résidence de la famille chez la mère).
Au même titre que la société rurale d’où elle est issue, la famille mahoraise obéissait à la règle de primauté du groupe sur l’individu, à la hiérarchie rigide qui fait du doyen d’âge le chef de famille.
La société mahoraise est construite autour de la mère qui transmet le patrimoine génétique et culturel. La femme a la responsabilité de la gestion du budget familial, de l’éducation des enfants, de la santé et du comportement de chaque membre de la famille. De la même façon, la maison construite par son père et par ses frères lui appartient. C’est pourquoi l’homme, tout en étant chef de famille, y occupe une place très réduite. Il est notamment obligé de céder la maison à la femme en cas de conflit ou de divorce.
Il n’est pas rare (encore) qu’un seul homme ait sous sa responsabilité plusieurs épouses et donc plusieurs familles. La loi du 21 juillet 2003, sur proposition du député mahorais Mansour Kamardine à l’Assemblée Nationale, a adopté un amendement historique abrogeant la polygamie et répudiation.
La coutume met donc des tabous tels que le culte des jeunes filles vierges, les cultes des esprits des ancêtres, le culte des esprits tutélaires (la nature et la terre), la polygamie, la matrilinéarité, la consanguinité, la fatidra (alliance par le sang).